Du bourg à la ville
Malgré la dotation, dès 1142, d’une charte de franchises – ce qui indique l’existence d’une première communauté de bourgeois – Soignies n’apparaît encore aux 12e et 13e siècles que comme un gros village.
Elle n’atteindra réellement le stade urbain que dans la 2e moitié du 14e siècle, en répondant à plusieurs critères. C’est à cette époque qu’elle est pourvue d’une enceinte pour protéger les activités commerciales des habitants.
Elle est devenue, en effet, un centre de production de draps et le siège de deux foires annuelles, outre un marché régional florissant. Comme ce sont les bourgeois qui ont à charge d’édifier et d’entretenir l’enceinte, ils vont être autorisés à gérer, de manière autonome, un compte de massarderie, alimentée par des taxes sur les opérations commerciales menées intra muros.
Soignies accède au rang de « bonne ville » du comté de Hainaut en 1385. Sa prospérité connaît un premier fléchissement à la fin du 16e siècle, lorsque nos principautés se soulèvent contre le souverain espagnol Philippe II. Le 17e siècle est lui aussi troublé, notamment par le passage des troupes de Louis XIV. C’est à cette époque, à partir de 1677, que les remparts sont démantelés, finalement démolis et les fossés comblés.
Pourtant, durant ce même siècle, les chanoines font réaliser à la collégiale d’ambitieux travaux d’embellissement et des congrégations viennent fonder un couvent en ville : les Capucins (1618) et les Oratoriens (1629).